Plus de 90 % des foyers britanniques sont chauffés à l'aide de combustibles fossiles et, selon la stratégie de sécurité énergétique du gouvernement britannique, cela représente un tiers de la consommation totale de gaz. Dans les plans présentés en mai, le gouvernement prévoit de s'attaquer à la flambée des factures d'énergie en rendant 700 000 logements économes en énergie d'ici 2025 et en les modernisant tous d'ici 2050.
Net Zero ne pourra être atteint que si l'on se concentre sur la décarbonisation de l'immobilier. Les bâtiments sont la deuxième source d'émissions de gaz à effet de serre (GES) après les transports de surface, mais malheureusement, nous n'avons pas vu beaucoup de progrès dans la décarbonisation de l'immobilier au cours des dix dernières années en raison du manque d'améliorations apportées à l'efficacité énergétique des maisons. Il s'agit là d'une occasion manquée, étant donné que les améliorations de l'efficacité énergétique définies dans la stratégie de sécurité énergétique permettraient, si elles étaient mises en œuvre aujourd'hui, au consommateur moyen d'économiser environ 20 % sur sa facture de chauffage.
L'accent mis sur l'efficacité
Dans son dernier rapport d'étape, la commission sur le changement climatique demande au gouvernement d'aller plus loin et de créer "un service public de conseil en énergie pour fournir aux ménages des conseils sur la décarbonisation et l'adaptation de leur logement au changement climatique" - l'idée étant de s'assurer que les fournisseurs locaux peuvent évaluer la performance énergétique des logements et, le cas échéant, offrir des conseils sur la rénovation. En bref, ils considèrent l'efficacité énergétique comme "un domaine politique négligé" qui offre un potentiel important pour accélérer notre transition vers un avenir à faible émission de carbone.
Les prix de l'énergie ayant atteint des niveaux record, le moment n'a jamais été aussi propice à la mise en œuvre généralisée de technologies favorisant l'efficacité énergétique des bâtiments. Deux tiers des émissions proviennent de la phase opérationnelle du cycle de vie d'un bâtiment. C'est pourquoi l'aspect environnemental de l'ESG (Environmental, Social and Governance) a eu tendance à se concentrer sur les opérations, car c'est là que se trouve le plus grand potentiel d'économie d'énergie.
Engagement des résidents et réduction des émissions
Notre étude, menée en collaboration avec Utopi ESG Technology et Spike Global (qui sera publiée dans les semaines à venir), porte sur les gains potentiels de l'engagement des résidents au cours de cette phase. Dans les immeubles à plusieurs locataires, le fait de s'engager auprès des résidents et de les encourager à réduire leur consommation d'énergie peut avoir un impact significatif sur l'utilisation de l'énergie dans le bâtiment. Chaque économie s'additionne et se cumule avec chaque appartement. En nous appuyant sur la science du comportement, qui nous apprend que les gens ont un instinct profond pour se conformer aux normes sociales, nous avons découvert que le fait de fournir un retour d'information sur la consommation et de la comparer à celle des autres résidents peut réduire les émissions globales du bâtiment de 7 % à 35 %.
L'adoption de technologies permettant d'extraire des données sur l'utilisation de l'énergie, donnant aux propriétaires et aux exploitants une vue d'ensemble détaillée de la consommation d'énergie des bâtiments, peut accélérer la réalisation de l'objectif "zéro énergie" dans les immeubles à locataires multiples. Il sera essentiel de comprendre la consommation d'énergie non seulement au niveau du bâtiment, mais aussi pièce par pièce. Les progrès peuvent être encore accélérés si les exploitants de bâtiments fournissent aux résidents des informations personnalisées, en leur montrant exactement leur consommation à tout moment, comment ils se comparent aux autres et comment ils peuvent économiser de l'énergie. La technologie IdO rend cela possible et il ne tient qu'à nous de la faire fonctionner.
La théorie des coups de pouce
Dan Smith, ancien directeur général de Nido Student Living et fondateur du cabinet de conseil ESG Good Management Group, a travaillé avec des opérateurs et des investisseurs sur leurs stratégies ESG :
"L'ESG dans les PBSA se concentre généralement sur la mesure et la gestion de l'énergie et du carbone au niveau de l'immeuble. Cependant, nous voyons depuis peu des clients adopter la "théorie du coup de pouce" pour aider les résidents à améliorer leur impact social et environnemental grâce à la signalisation, à la communication, à la formation et aux incitations. La clé d'une stratégie ESG réussie est cependant d'armer les résidents avec des solutions technologiques simples à utiliser, pertinentes et idéalement gamifiées, de sorte que leur impact puisse être géré et mesuré en appuyant sur un bouton, selon leurs conditions. Cette approche combinée peut conduire à un changement tangible dans l'ensemble de l'industrie PBSA".
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